Le Zerep

du 15 au 19 avril

Y manque plus que l'orchestre
Le Zerep avec les danseurs·euse·s du workshop Foule Train

"L’idée est simple : Mon corps défile comme un masque, mon corps défile comme une grimace. L’action est imparable : encore et toujours revenir à la vie, mais jamais de la même manière. Entre carnaval spontané et anti-catwalk sériel.
Même l’épuisement ne peut en venir à bout." Sophie Perez

Conception Sophie Perez
Assistanat mise en scène Baptiste de Laubier
Interprétation distribution variable
Régie générale Léo Garnier
Régie plateau at assistanat scénographie Adrien Castillo
Administration Julie Pagnier assistée de Anaël Lallouette-Zylberztain
Production Compagnie du Zerep avec le soutien de la DRAC Ile-de-France et la Région Ile-de- France

Le Zerep créé et dirigé par Sophie Perez depuis 1998 est une sorte de laboratoire de la distraction où l’on expérimente tous les aspects du corps et de la personnalité ; entre notion psychique, objets humains et installations scéniques, la beauté côtoie l’idiotie et l’expérimental devient opératique. Diplômée de l’ESAT en 1991, Sophie Perez part la même année à la Villa Médicis où elle sera pensionnaire en scénographie.

Depuis sa création, le Zerep explore un théâtre délibérément affranchi de la moindre hiérarchie. Toutes sortes de strates culturelles, d’influences, d’emprunts, de simulacres, de manières d’être sur scène, de sources d’inspiration s’y chevauchent. Les acteurs, les objets, le texte ne constituent qu’un tout protéiforme.
Les pièces révèlent un caractère versatile plus ou moins orthodoxe, à la limite d’être dans les règles, et jalonnées de notions récurrentes : l’inquiétante singularité et le rire entré au chausse- pied ; l’absurdité de la profondeur ; l’omniprésence de la peinture en tant que rapport à «la chose» ; la parole prise en étau entre le vrai et le faux ; la distinction entre la reprise et l’adaptation ; les délicatesses du jusqu’au-boutisme ; l’héritage sous toutes ses formes ; le principe carnavalesque ; une certaine idée de l’envers du décor ; les stratagèmes de parcs à thèmes ; l’arme critique ; les querelles entre l’improvisation et le par-cœur ; les faux-pas de la fiction face au réel implacable.
Au cours de ce long feuilleton que sont les créations, on a nagé dans des piscines vidées, on a mis des masques, on a dansé comme des vieux, on a fait des gestes obscènes, on a parlé normalement ou dit du texte classique et des grossièretés, on s’est avachi, on a fait de la poterie, on a échangé sur l’art, on a fait apparaitre des personnages historiques, on a joué des scènes plusieurs fois de suite, on s’est talqué les parties, on s’est mis sur nos 31, on s’est pris des valdringues en série, on a eu du mal à monter sur scène, on a déverser de la pâte Slime par centaines de kilos, on a fait n’importe quoi avec beaucoup de rigueur, on s’est épuisé au-delà du comique, on a joué de provocation et de pudeur, on s’est appliqué à faire des choses pas si drôles.
En dehors des pièces pour la scène, on a conçu des installations dans des musées et centres d’art, des performances, des soirées de réveillon dans des clubs, des programmations d’autres artistes, des chars de cavalcades, et même un train-fantôme qui effraya des personnalités politiques.
La Compagnie du Zerep est forte d’une collaboration de plus de vingt ans (ce qui est très rare) entre des gens réunis pour construire et continuer une oeuvre au vocabulaire inédit, avec notamment sur le plateau les comédiens-performers Sophie Lenoir, Stéphane Roger, Marlène Saldana, Françoise Klein, Gilles-Gaston Dreyfus, Erge Yu et les artistes Xavier Boussiron, Corine Petitpierre, Dan Mestanza, Marie-Pierre Brébant, Adrien Castillo, Baptiste De Laubier.
Le Zerep est un état d’esprit creusant un monde artistique où bordels populaires et raffinements avant-gardistes sont renvoyés dos-à-dos pour mieux en éprouver les mystères et les mystifications. Un monde artistique, toujours chevillé à la réalité, où le commentaire ne se substitue jamais ni à l’expérience ni à l’humanité.
Et puis, il faut toujours bien regarder la figure d’une personne juste avant qu’elle n’enfile son masque.
Allez, welcome dans la gueule du loup.


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